Rossila Goussanou, La Route de l’Esclave (Ouidah, 2017).

La revue Esclavages & post-esclavages / Slaveries & Post-Slaveries lance un appel à copie en vue de son huitième numéro consacré au thème « Trajectoires individuelles et portraits de groupes : apports et limites pour une histoire des sociétés esclavagistes et post-esclavagistes ».

Éditeurs scientifiques

  • Céline Flory (Centre national de la recherche scientifique, Mondes Américains / CIRESC, France
  • Romy Sanchez (Centre national de la recherche scientifique, IRHIS, France)

Argumentaire

Ce numéro de la revue Esclavages & post~esclavages / Slaveries & Post~Slaveries invite à se pencher sur le courant historiographique, particulièrement dynamique ces dernières années, qui privilégie l’étude de trajectoires individuelles et/ou de portraits de groupe. Il s’agit ici de questionner les apports heuristiques et les potentielles limites de ces approches dans le contexte précis de l’histoire des esclavages et des post-esclavages. Que permet le fait de resserrer la focale sur les individus et/ou les groupes pour penser et comprendre ces sociétés et ces situations ? Quelles sont à l’inverse les limites de ce qui peut être assimilé à un engouement historiographique privilégiant le tout biographique ?

Plusieurs pistes sont proposées à partir de cette proposition thématique :

Les notions de trajectoire et de groupe sont à discuter dans leur rapport au contexte esclavagiste et post-esclavagiste. Qu’apportent-elles par rapport à d’autres échelles d’observation et à d’autres méthodologies ? Comment se pose précisément la dialectique entre quantitatif et qualitatif dans ce cadre analytique ?

La question du rapport à l’intime et au privé retient aussi notre attention. L’approche envisagée concerne souvent des familles, des groupes d’interconnaissance, mais pas exclusivement. Selon qu’il s’agisse de familles ou de groupes de maîtres ou d’esclaves, ou de collectifs mêlant diverses appartenances socio-raciales, comment les ressorts de l’intimité et de la sphère privée varient-ils au gré de ces différences ? Pour autant, ce prisme de l’intime et du privé est-il inévitable pour appréhender les sociétés esclavagistes et post-esclavagistes sous cet angle ?

Qu’en est-il des marges de manœuvre et des pratiques des individus ? Sont-elles particulièrement mises en évidence par cette façon de faire de l’histoire ? Et si oui, comment ? Par ailleurs, qu’est-ce que ces trajectoires et portraits de groupe permettent de mettre en lumière des systèmes de domination ?

Le choix de ces approches implique souvent un positionnement, ou tout au moins un questionnement, sur l’écriture de l’histoire et sur la place du récit dans le travail historien. Là encore, les spécificités esclavagistes et post-esclavagistes quant à ces modes de narration ont toute leur place dans ce dossier.

Aucune aire géographique ni période historique ne sont privilégiées et nous invitons donc tous les chercheurs et chercheuses intéressé⋅e⋅s par cette thématique à proposer leurs analyses pour répondre aux différents aspects de cette invitation.

Modalités de soumission

Les résumés d’articles (entre 500 et 800 mots) sont à envoyer avant le  1er février 2022 à ciresc.redaction@cnrs.fr. Les propositions d’articles (45 000 signes maximum, espaces compris, bibliographie incluse) devront être soumises en français, en anglais, en espagnol ou en portugais, avant le 1er mai 2022 impérativement. Elles seront accompagnées d’une synthèse de 3 600 signes maximum. La liste complète des recommandations aux auteur·trice·s est disponible ici.

La décision du comité éditorial sera communiquée le 28 février 2022. Les articles retenus seront publiés dans la revue Esclavages & post~esclavages / Slaveries & Post~Slaveries en mai 2023.

Crédit image : “La Route de l’Esclave”, Rossila Goussanou (Ouidah, 2017).

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